COLLOQUE INTERNATIONAL
Université de Haute-Alsace (Mulhouse)
9-12 septembre 2015
Organisé par l’ILLE (EA 4363)
En tant que phénomène anthropologique, le rêve est depuis toujours l’objet d’interrogations qui débouchent sur l’élaboration d’ « onirologies » et de discours visant à élucider son origine, sa fonction, son fonctionnement et ses possibles significations. Son altérité fondamentale est intégrée dans la vie quotidienne par des pratiques culturelles, des rituels, des techniques de narration, de notation et d’interprétations qui articulent un savoir. Le 20esiècle s’est principalement fié aux théories psychanalytiques (celles de Freud et de Jung en particulier), avant de s’orienter vers la neurobiologie dans l’espoir de percer l’énigme de l’onirisme par le biais expérimental des laboratoires de sommeil. De nos jours aucune théorie ne règne plus en maître. Dans le domaine littéraire les interprétations psychanalytiques, en vogue jusque à la fin du siècle dernier, n’ont plus cours, et les concepts freudiens (entre autres) ne sont plus de mise. Cette évolution va de pair avec une intensification de la recherche à caractère historique et culturel. C’est dans cette optique que se situe le congrès de Mulhouse qui réunira des chercheurs autour de la question des diverses formes dans lesquelles peut se couler et se formuler un savoir sur le rêve. Il se déclinera en deux temps :
Une première partie (du 9 au 11 septembre), organisée par le Comité de Recherche AILC « Histoire culturelle et littéraire du rêve » avec le soutien de l’Université de la Sarre et du Graduiertenkolleg „Europäische Traumkulturen »), sera consacrée à la reconstruction de théories oniriques dans différentes périodes, espaces géographiques, disciplines et formes de savoirs (mantique, métaphysique, théologie, philosophie, anthropologie, médecine, physiologie, psychologie) afin de tenir compte de la grande diversité des cultures oniriques tout en testant la validité des typologies existantes Dans cette approche historico-culturelle la littérature joue un rôle important, parce que bien des auteurs développent une propre ‘théorie’ ou poétique du rêve, mais aussi parce qu’il est possible de reconstituer une théorie à partir des rêves littéraires d’un auteur, d’une période ou d’une aire géoculturelle. Les différentes explications concernant la genèse des rêves, leurs classification, les techniques d’interprétations, les expériences qu’ils permettent de faire, les connaissances qu’ils nous apportent, bref les divers usages qui en sont faits à travers les époques et les cultures seront placées au centre de ces trois journées.
La seconde partie (du 11 au 12 septembre), organisée par le Dreamnetwork „Das nächtliche Selbst“ (Deutsche Forschungsgemeinchaft) sera quant à elle consacrée plus spécifiquement aux théories développées autour de 1900 principalement en France, dans les pays germaniques et en Italie en parallèle et parfois en opposition à la Traumdeutung de Sigmund Freud.
Organisation pour l’ILLE : Prof Bernard DIETERLE : bernard.dieterle@uha.fr